La maison dans laquelle de Mariam Pietrosyan

 

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Quatrième de couverture :

Dans la Maison, vous allez perdre vos repères, votre nom et votre vie d’avant. Dans la Maison, vous vous ferez des amis, vous vous ferez des ennemis. Dans la Maison, vous mènerez des combats, vous perdrez des guerres. Dans la Maison, vous connaîtrez l’amour, vous connaîtrez la peur, vous découvrirez des endroits dont vous ne soupçonniez pas l’existence, et même quand vous serez seul, ça ne sera jamais vraiment le cas. Dans la Maison, aucun mur ne peut vous arrêter, le temps ne s’écoule pas toujours comme il le devrait, et la Loi y est impitoyable. Dans la Maison, vous atteindrez vos dix-huit ans transformé à jamais et effrayé à l’idée de devoir la quitter.

Ensorcelante évocation de l’adolescence, La Maison dans laquelle est un chant d’amour à cet âge ingrat et bienheureux, à ses exaltations et ses tragédies, au sentiment de frustration et de toute-puissance qui le traverse. Mariam Petrosyan a réussi à créer un univers bariolé, vivant et réaliste, pétri de cette nostalgie et de cet émerveillement que nous avons tous au fond de nous et qui fait que, parfois, nous refusons de grandir et d’affronter la brutalité du monde qu’on appelle la réalité.

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Nombre de pages : 960

Prix : 24.50€

Mon Avis : 

La Maison dans laquelle est un roman russe qui a connu un grand succès dans son pays d’origine raflant même des prix comme le Big Book Russian Literary Prize en 2009. Il conte la vie de jeunes adolescents, handicapés, cabossés par la vie et pensionnaires d’une Institution spécialisée, la fameuse Maison. À l’intérieur, chaque adolescent est réparti dans les bâtiments, en fonction de son sexe (garçons et filles sont séparés) puis d’un clan (cinq groupes) dans lequel la loi du plus fort règne en maître. Mais, dès l’âge de dix-huit ans, les pensionnaires devront quitter la Maison et affronter l’Extérieur.

Cette année, La maison dans laquelle arrive en France, publiée par les éditions Monsieur Toussaint Louverture que je remercie au passage ainsi que Babelio pour me l’avoir fait découvrir en avant-première. Malheureusement, je reste partagée sur ce roman et je tiens sincèrement à m’en excuser, mais je n’ai pas pu le finir (j’en suis restée à 580 pages). J’ai néanmoins matière pour la rédaction d’une critique et je souhaite exposer les raisons de mon avis mitigé.

Je vais d’abord commencer par la physionomie du livre : la couverture est originale tout en restant sobre et le papier de bonne facture. Le prix de 24,50€ pour un roman de cet acabit (grand format et atteignant quasiment les 1000 pages) n’est pas élevé. En revanche, le livre est lourd (1,3 Kg), difficile à tenir en main, même allongé et impossible à prendre dans les transports en commun. D’habitude, je n’y suis pas favorable mais un fractionnement en deux tomes n’aurait peut-être pas été une mauvaise idée.

Ensuite, ce roman, destiné aux adolescents ou aux jeunes adultes, part avec deux handicaps, pour moi :
– Le nombre de pages (960 pages) qui peut rebuter dès le départ. Il s’agit d’un véritable défi pour un auteur car il n’est pas question de perdre son lecteur en cours de route. Il faut savoir maîtriser son récit pour susciter l’intérêt chez lui et l’envie de poursuivre. Pour ma part, rares sont les romans qui y sont parvenus mais je citerai des maîtres en leur genre : Tolkien avec le Seigneur des Anneaux, Martin et son Trône de fer, Jaworski avec Gagner la guerre ou Follett avec les Piliers de la Terre. Ici, malheureusement, rien de comparable : l’intrigue est linéaire, sans véritable rebondissement. J’ai commencé à m’ennuyer à 200 pages me demandant quand l’action débuterait puis j’ai abandonné la mort dans l’âme à 580 pages…
– Le deuxième handicap est pour moi le huis-clos qui est un exercice très difficile à maîtriser pour un écrivain. La totalité de l’intrigue se déroule dans cette fameuse maison et son jardin. Malgré la taille de cette institution, j’ai eu vite l’impression d’en faire le tour et j’avais très envie de découvrir l’extérieur (peut-être que cela aurait pu redonner un second souffle à l’intrigue). Certes, je pense que l’auteur souhaitait montrer à quel point l’omniprésence de cette maison avait une totale emprise sur la vie de ses pensionnaires au travers de l’enfermement, de la violence et de la mise à l’écart par rapport à l’Extérieur. Mais, je me suis totalement lassée, d’où mon abandon.

Il existe aussi une autre raison à ma déception : j’ignore pourquoi, mais j’étais persuadée que La maison dans laquelle était un roman fantastique. Le synopsis le laissait présumé ainsi que la feuille de présentation, reçue avec le roman. En effet, Fabrice Colin, qui est un auteur de roman de Fantasy, a été interviewé à propos de la lecture de ce livre. Et d’autres indices comme la citation de Cormac McCarthy (auteur d’une dystopie avec La Route) ou de Stephen King (que je ne présenterai pas) ou la mention de terme comme « gothique », « Buffy », « les enfants perdus de Peter Pan » ou le « Poudlard abandonné » m’ont envoyé sur une fausse piste. Maintenant, il est possible que des éléments fantastiques apparaissent dans les 320 dernières pages…

Enfin, je souhaite terminer sur une note plus positive. La maison dans laquelle possède aussi des qualités :
– un style d’écriture somme toute agréable et fluide
– Il est un roman choral, genre littéraire que j’affectionne particulièrement. Les personnages qui interviennent au fil du récit, malgré leur trop grand nombre, sont très attachants. Et l’auteur a davantage mis l’accent sur leur psychologie très développée plutôt que sur l’intrigue. Ainsi, le changement de personnages permet un peu de pallier le manque de dynamisme du récit.

En conclusion, La maison dans laquelle est un roman déroutant et atypique mais sur lequel, je reste partagée pour toutes les raisons invoquées plus haut. Néanmoins, il n’est pas impossible que les lecteurs adolescents à qui s’adressent ce roman, s’identifient mieux que moi aux personnages et rentrent davantage dans l’univers imaginé par Mariam PIETROSYAN.

Note : 2,5/5

4 commentaires

  1. Quel dommage que tu n’aies pas apprécié ! Mais bon, je reconnais que c’est un livre relativement complexe, souvent très déroutant. D’où peut-être le grand format, qui incite le lecteur à vraiment « se poser » pour s’atteler à sa lecture, tête reposée. Cela dit, je ne pense pas que La maison dans laquelle soit destiné aux ados ou jeunes adultes, au contraire, je pense que c’est un livre à lire à tout âge, qui s’adresse précisément à l’ado qu’on a pu être et réveille nos souvenirs de cet âge charnière… Justement, la « mollesse » de l’intrigue et son enfermement dans la maison m’a souvent fait penser à la lassitude de l’adolescence et au besoin de se raccrocher à un cocon. Mais bon, c’est une interprétation comme une autre.

    Je découvre juste ton blog en tout cas, et ce que j’y lis me plait beaucoup ! 🙂

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