L’empire des auras de Nadia Coste

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Quatrième de couverture : 

2059. Les individus sont maintenant classés en fonction de leur aura : les bleus ont tous les privilèges ; les rouges, décrétés dangereux, sont exclus du pouvoir.
Avec son aura bleue, Chloé, elle, a été éduquée dans la méfiance des rouges. Obligée de quitter son lycée privé bleu pour un établissement public mixte, ses idées reçues ne tardent pas à être remises en cause. Car à l’évidence, certains rouges ne sont pas aussi mauvais qu’elle le croyait.
Lorsque sa propre aura commence à se modifier, Chloé est rejetée par sa famille. Et bien obligée de prendre position.
Et si les auras, finalement, n’étaient qu’un prétexte utilisé par les puissants pour justifier une société de plus en plus inégalitaire?

Editeur : Seuil

Nombre de pages : 304

Prix : 13,90€

Mon Avis :

Si Le premier de Nadia Coste avait été un de mes coups de coeur 2015, alors L’empire des auras sera l’un de 2016! Ayant rencontré l’auteur lors des Grésimaginaires 2016, j’ai pu aussi me procurer son nouveau roman avant même qu’il ne sorte en librairie, quelques jours plus tard. Honnêtement, je ne suis pas très sensible à la couverture et il y a fort à parier que je serai passée devant sans vraiment y prêter attention, en librairie, tant le nom de Nadia Coste reste (trop) discret dessus.

L’empire des Auras est un roman de science fiction Young Adult. Nous sommes en 2059, dans une société qui ressemble peu ou prou à la nôtre. La différence, c’est que les individus ne sont plus discriminés en fonction de leur origine sociale ou géographique, de leur religion ou de leur orientation sexuelle mais de leur aura de couleur. Les Bleus sont les biens pensants de la société tandis que les Rouges, « ceux prédestinés au crime », sont discriminés par les premiers et mis de côté comme des citoyens de seconde zone. Chloé, une jeune fille de quinze ans doit se résoudre à rentrer dans un lycée dit « mixte ». Ses notes moyennes au collège et le chômage de son père ne garantissent pas son inscription dans un « bon » établissement. Mais sitôt arrivée et étant obligée de fréquenter les Rouges, les convictions de Chloé s’ébranlent…

En débutant ce roman, j’ai été heureuse de retrouver le style fluide et agréable de Nadia Coste que j’avais tant apprécié dans Le premier. La lecture se veut haletante, naturelle et le « syndrome de la dernière page avant d’aller se coucher » se fait sentir tant il était hors de question de lâcher le livre avant de l’avoir fini!
Plus sérieusement, l’écriture est bien plus profonde qu’elle ne veut bien le montrer de prime abord. En effet, au-delà des histoires adolescentes et de leurs sempiternelles préoccupations (les amis, leur premiers ébats, les sorties, les cours, etc…), Nadia Coste aborde des sujets bien plus graves. A plusieurs reprises, la discrimination entre Bleus et Rouges m’a fait songer à plusieurs périodes sombres de notre Histoire commune : la discrimination des Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, le racisme entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis durant les années 50 ou même l’Apartheid en Afrique du Sud. A l’heure où le communautarisme pointe son nez après les évènements malheureux de l’année précédente et tandis que le mauvais présage des prochaines élections présidentielles se profile à l’horizon, ce roman tombe à point nommé. Il pourrait en effet être un bon point de départ pour une discussion interdisciplinaire entre le Français, l’Histoire et l’Education Civique, dans une classe de collège. Après tout, certains professeurs l’ont déjà fait avec 1984 d’Orwell ou Fahrenheit 451 de Bradbury, pourquoi pas avec celui-ci?

En conclusion, L’empire des auras m’a beaucoup transporté et je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Il s’agit d’un gros coup de coeur. J’ai hâte que Nadia Coste publie un nouveau roman!

Note 5/5♥

 

 

 

 

3 commentaires

  1. Le résumé m’a l’air vraiment intéressant. Comme tu le dis, ça a l’air d’amener des questions plus profonde de discrimination et de cohésion sociale. Effectivement, c’est très actuel ! Si j’ai l’occasion de le lire, je n’hésiterai pas 🙂

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