La différence invisible de Julie Dachez

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Quatrième de couverture :

Marguerite a 27 ans, en apparence rien ne la distingue des autres. Elle est jolie, vive et intelligente. Elle travaille dans une grande entreprise, vit en couple… Pourtant, elle est différente et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Lassée de se sentir en permanence décalée, elle décide un jour de partir à la rencontre d’elle-même ; sa vie va s’en trouver profondément modifiée.

Editeur : Delcourt

Nombre de pages : 196

Prix : 22,95€

Mon Avis : 

Avant de lire cette bande dessinée, deux personnages de fiction étaitent pour moi, l’archétype du syndrome d’Asperger : Sherlock dans la série éponyme et interprété de façon magistrale par Benedict Cumberbatch ainsi que Sheldon Cooper joué par Jim Parsons dans la série Big Bang Theory. Leur point commun? Une intelligence décuplée, une vitesse de compréhension vertigineuse mais aussi de petites habitudes irritantes bien à eux et une propension à se faire détester de leurs contemporains! Ces stéréotypes véhiculés par la fiction seraient-ils corrects? Et bien, c’est justement, le but de Julie Dachez : donner quelques clés de compréhension sur le syndrome d’Asperger et partager son quotidien.

Bien que le protagoniste principal soit un personnage de fiction, la première partie de la bande dessinée se veut autobiographique. On suit ainsi Marguerite qui s’est toujours trouvée différente des autres. Elle avait ainsi beaucoup de mal à s’intégrer dans un groupe ; en cause, de petites clés de compréhensions sociales qui lui faisaient défaut. Par exemple, elle avait du mal à mentir ou à supporter le bruit, elle devait avoir des petits rituels quotidiens qui la rassuraient, etc… Tant bien que mal, elle avait toujours réussi à camoufler ces « petites manies » derrière un écran de timidité excessive. Mais, à 27 ans, tout bascule pour elle et elle met enfin un nom sur sa différence : le syndrome d’Asperger. S’ensuivent alors de grands bouleversements dans sa vie professionnelle, sentimentale et sociale.
Cette première partie, si elle possède pour principal intérêt d’illustrer la vie quotidienne d’une personne atteinte du syndrome d’Asperger, présente également quelques longueurs et j’ai trouvé cela un peu dommage.

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Très honnêtement, j’ai préféré la seconde qui se veut plus courte mais plus intéressante. Elle aborde de manière pédagogique le vif du sujet, à savoir l’autisme ainsi que le syndrome d’Asperger.

Le syndrome d’Asperger est une forme d’autisme légère, sans retard de langage ni déficience intellectuelle.
(…)
Il se caractérise ainsi par :
– des difficultés à saisir l’implicite, les métaphores, les codes sociaux. (…)
– des intérêts spécifiques : un Asperger vit ses passions de façon très intense. (…)
– des difficultés dans les intéractions sociales. L’échange est source de fatigue. 1 heure de socialisation nécessite bien souvent 1 heure de repos. (…)
– l’hypersensibilité (bruit, odeur, lumière, etc…) (…)
– d’autres caractéristiques comme des comportements stéréotypés, ne pas savoir mentir, être maladroits ou attachés aux rituels. (P. 188 à 193)

Enfin, la bande dessinée est conclue par une bibliographie exhaustive (des livres scientifiques spécialisés aux témoignages, en passant par des documentaires ou des liens vers des sites internet spécialisés) qui permet d’approfondir le sujet.

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En conclusion, je suis un peu partagée sur cette bande dessinée. En effet, elle possède quelques longueurs et j’en ressors avec le sentiment qu’elle survole parfois un peu trop le sujet. J’aurais préféré que la seconde partie soit un peu plus développée. Néanmoins, elle a pour mérite de poser les bases et peut s’avérer être un tremplin pour aller ensuite vers des ouvrages plus spécialisés, cités dans la bibliographie. Je vous invite à aller faire un tour sur le Blog de Julie Dachez qui a pour mérite d’approfondir le sujet.

Note 3,5/5

Autres avis : Tesrathilde

12 commentaires

  1. Merci pour cet éclairage. Je l’ai aperçue, cette BD, chez mon libraire et à la médiathèque, mais sans plus. Je vais y jeter un oeil : à te lire, c’est à découvrir, malgré les longueurs dont tu parles, je tenterai l’expérience.

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  2. Je l’ai lu et j’avais vraiment beaucoup aimé. 🙂 J’avais bien aimé justement la différence entre le début (on découvre sa routine, qui dure depuis de nombreuses années) et la suite après la découverte de sa maladie (ce que c’est, comment elle intègre sa « différence », la réaction des proches). J’ai trouvé que cette BD était un bon outil pour en comprendre ce qu’est le syndrome d’Asperger et ça ne m’a pas dérangé que ce ne soit plus détaillé, car comme tu le dis, à la fin, on peut se documenter plus en détail sur le sujet. L’idée était surtout de rendre le syndrome accessible facilement à tout le monde, au travers de la BD 🙂

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