Médicis, Cosme l’Ancien, T.1 d’Olivier Perù et Giovanni Lorusso

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Quatrième de couverture :

Qui sont les Médicis ? Banquiers, tyrans, humanistes, conspirateurs, visionnaires, artistes, guerriers, assassins. De génération en génération, ils ont façonné la Renaissance, influencé le destin de l’Italie comme de l’Europe, sont devenus l’une des familles les plus riches du monde, ont côtoyé de grands rois, des artistes tels que Michel-Ange et De Vinci, ont donné deux reines à la France et trois papes à la chrétienté.
Leur maison a marqué l’Histoire ; pourtant, les premiers Médicis n’étaient que de petits usuriers. Voici le récit de leur irrésistible ascension. Le jeune Cosme porte un nom de famille encore inconnu. D’origine roturière, fils d’un banquier de Florence, il ne voit dans l’argent qu’un moyen de s’élever au-dessus des nobles, de sortir sa cité et le reste du monde du Moyen-Age. Il nourrit les ambitions d’un roi.
Mais en un temps où les grands de Florence, le Pape et les seigneurs d’Italie s’affrontent au moindre prétexte, lui qui n’a jamais brandi d’épée va devoir livrer des batailles nouvelles. Celles qui se gagnent par la patience et l’esprit. Ainsi seulement le nom des Médicis épousera les lumières de l’Histoire.

Editeur : Soleil

Nombre de pages : 52

Prix : 14.95€

Date de parution : 28 Janvier 2017

Mon Avis :

Alors que j’étais à la recherche de l’adaptation en bande dessinée de Gagner la Guerre, je suis tombée sur celle-ci mettant en scène le fondateur de la famille Médicis, Cosme l’Ancien. Voilà qui présageait d’être intéressant d’autant plus que je restais plus ou moins dans le thème de la Renaissance Italienne !

Au début du XVème siècle, Florence est aux mains d’une oligarchie issue des grandes familles nobles. L’un d’entre eux, Ronaldo Albizzi voit donc d’un très mauvais œil les ambitions d’un jeune homme, fils d’un riche banquier et dont la famille est récemment parvenue au rang de bourgeois : Cosme de Médicis. Afin de lui couper toute velléité d’une carrière politique, Ronaldo n’hésite donc pas à lui jouer de mauvais tours. Mais, si le jeune noble est arrogant et brutal, son ennemi se révèle quant à lui, fin lettré, intelligent, rusé et surtout, il a les faveurs du peuple…

Bien que ne les ayant pas encore lus, je sais qu’Olivier Perù a été l’un des scénaristes de la saga des Elfes parus également aux éditions Soleil. Je connais surtout son style pour avoir lu le tome 1 des Hauts-conteurs. Malheureusement, j’avais peu goûté ce roman car trop Young Adult à mon goût ; toutefois, le style littéraire s’était révélé très agréable.

L’argent n’est qu’un moyen. Le savoir, lui, élève l’esprit.

En ce qui concerne ce premier opus de Médicis, le texte est dense et bien travaillé. On sent que l’auteur a parfaitement saisi les enjeux sociaux-économiques de la cité florentine à cette époque. Il est clair qu’un gros travail de recherche et de documentation a dû être fait en amont. La seule chose que je reprocherais est le traitement un peu elliptique des premières années de Cosme. Néanmoins, il est vrai que le format court de 52 pages pose quelques limites. S’agissant d’un one-shot, ce tome se doit d’être synthétique. Quant au choix du narrateur, il est original car il s’agit en réalité de la ville de Florence elle-même. Elle est d’ailleurs plusieurs fois qualifiée « d’épouse de Cosme » afin de signifier clairement au lecteur à quel point le fils du banquier lui est dévoué, sacrifiant par là sa véritable famille afin de satisfaire ses ambitions politiques.

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Justement en parlant de ce personnage, il m’a paru très intéressant par sa complexité et son évolution. J’ai d’ailleurs eu un peu de mal à le cerner car s’il m’est apparu sympathique au début (j’adore ce genre de personnage qui dénote grâce à leur intelligence et leur habileté), ce n’était plus vraiment le cas à la fin. De fin, lettré, idéaliste et populaire, il se laisse corrompre petit à petit par l’attrait du pouvoir, ne tardant pas à devenir manipulateur et cynique. En cela, j’ai trouvé qu’il partageait beaucoup de points communs avec un autre calculateur : Cesare Borgia, contemporain du petit-fils de Cosme, Laurent le Magnifique. D’ailleurs, le livre écrit par le fondateur de la famille Médicis est révélateur (De la tyrannie ) et m’a d’ailleurs fait penser à l’essai Le Prince de Machiavel.

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Quant aux dessins de Giovanni Lorusso, s’ils restent classiques en ce qui concerne les personnages, j’ai beaucoup apprécié la recherche dans les décors de Florence et Venise ainsi que dans les costumes. Il faut dire que les fresques ne manquent pas en Toscane et constituent d’excellentes sources d’inspiration. Là encore des recherches ont été effectuées car par exemple, au temps de Cosme l’Ancien, la cathédrale Santa Maria dei Fiore n’avait pas encore sa coupole. En effet, les architectes de l’époque ne savaient plus comment réaliser cette véritable prouesse technique depuis l’Antiquité. Il aura donc fallu attendre que Brunelleschi parte à Rome pour étudier la coupole du Panthéon d’Agrippa (à l’époque, la plus grande du monde) et trouver une solution à son problème avec une construction en forme d’arête de poisson (opus spicatum). Vous trouverez d’ailleurs ci-dessous une photo de l’appareillage interne de la coupole de Santa Maria dei Fiore.

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En conclusion, ce premier tome de la série Médicis est à mon avis, une belle réussite. Il se révèle bien documenté que ce soit au niveau des textes ou des dessins, dense mais parfois un peu elliptique en raison de son format court et possède des personnages hauts en couleur. Bref, je serai ravie de poursuivre l’aventure avec le tome suivant sur Laurent le Magnifique, au temps de ma période préférée, à Florence.

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