Le bâtard de Kosigan (T.1) de Fabien Cerruti

9782354081720FS

Quatrième de couverture :

Le chevalier assassin, Pierre Cordwain de Kosigan, dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », exilé d’une puissante lignée bourguignonne et pourchassé par les siens, il met ses hommes, ses pouvoirs et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe. En ce mois de novembre 1339, sa présence en Champagne, dernier fief des princesses elfiques d’Aëlenwil, en inquiète plus d’un.
De tournois officiels en actions diplomatiques, de la boue des bas fonds jusqu’au lit des princesses, chacun de ses actes semble servir un but précis. A l’évidence, un plan de grande envergure se dissimule derrière ces manigances. Mais bien malin qui pourra déterminer lequel…

Editeur : Mnémos

Nombre de pages : 352

Prix : 20.00€

Date de parution : 6 Février 2014

Mon Avis :

Comme je vous le disais hier, j’ai reçu le premier tome du Bâtard de Kosigan dans le cadre du Mois de Fabien Cerutti organisé par le blog Book en stock. Je remercie donc Dup et Phooka ainsi que les éditions Mnémos pour me l’avoir fait découvrir. Si je connaissais la série seulement de nom, c’est surtout un petit troll qui me l’a chaudement recommandé, persuadé que j’accrocherai! Et bien, devinez quoi? C’est encore plus que cela car j’ai eu un véritable coup de coeur!

Dans ce premier tome, le récit oscille entre deux époques :
– la première se déroule en novembre 1339, dans le comté de Champagne. En effet, ce petit territoire sous obédience elfique est non seulement coincé entre le Royaume de France et celui de Bourgogne mais doit faire face aussi à leur appétit. La Comtesse elfe Catherine décide donc d’organiser un tournoi afin de réunir la fine-fleur de la noblesse et à l’issue duquel, elle annoncera le nom de son futur gendre parmi les prétendants : le Prince Robert de Navarre côté français ou le baron Marc de Saulieu, côté bourguignon. C’est alors que Pierre Cordwain de Kosigan, un chevalier mercenaire et bâtard issu d’une famille noble de Bourgogne s’insinue dans la partie…
– la seconde met en scène le descendant dudit Bâtard, Mickaël Konnigan, professeur d’archéologie médiévale, en 1899. Dans sa correspondance avec son ami proche et rédacteur au Time, Charles Chevais Deighton, il lui fait alors part d’une grande nouvelle : il aurait hérité de son ancêtre un mystérieux coffret…

Vous me connaissez maintenant mais j’ai toujours un peu tendance à me méfier lorsqu’un éditeur compare un de ses auteurs à un autre plus connu du public. Par exemple, sur la quatrième de couverture de Wastburg, Folio SF avait rapproché l’univers de Cédric Ferrand à celui de Jean-Philippe Jaworski. Honnêtement, j’étais restée dubitative.

Pour ce premier tome, Mnémos a également mis la barre très haute puisque c’est à David Gemmell qu’il a assimilé le style de Fabien Cerutti. Après lecture, je me dis que si les deux auteurs partagent le genre de la Fantasy historique, leur manière de procéder est un peu différente. Pour Rigante par exemple, s’il est clair que David Gemmell fait référence à la conquête de la Bretagne (l’Angleterre d’aujourd’hui) par les Romains au I-IIème siècle après J.-C. il modifie tous les noms des peuples et des lieux pour créer son propre univers de Fantasy. En revanche, dans le Bâtard de Kosigan, Fabien Cerutti reprend peu ou prou notre XIVème siècle tel qu’il était (il existe tout de même quelques petites différences notables) et dans lequel, il insère des éléments de Fantasy comme des Elfes en Champagne, des Nains dans le Saint Empire Romain Germanique ou des Orcs qui traînent par-ci par-là. En revanche, la partie se déroulant à la fin du XIXème siècle semble dénuée d’éléments de Fantasy. Là où les deux auteurs se rejoignent, c’est dans le souffle épique qui caractérise non seulement leur écriture respective mais aussi leur intrigue, leur personnage haut en couleur et la précision avec laquelle ils décrivent tout deux leur contexte historique.

C’est justement par ce dernier aspect que j’ai été littéralement conquise par le style de Fabien Cerutti. On sent que l’auteur ne fait pas les choses par hasard, qu’elles sont issues d’un long travail de recherche et de documentation. Du coup, cela donne un ensemble riche, plausible, cohérent et précis par le choix du vocabulaire, sur le déroulement d’un évènement comme le tournoi ou les relations diplomatiques entre les différentes forces politiques qui gravitent autour de la Champagne.

De plus, j’ai adoré le personnage principal Pierre Cordwain. Intelligent mais aussi bon combattant, calculateur, roublard, séducteur, il ne manque ni de panache ni d’humour et a emporté mon adhésion dès les premières pages. Maniant les faux-semblants, j’ai eu un peu de mal à découvrir de prime abord ses intentions et c’est là que Fabien Cerutti a réussi à maintenir le suspense jusqu’à la fin du roman.

Un tournoi, c’est un peu comme si la noblesse expiait, une fois de temps en temps, ses crimes et ses abus, en se donnant une bonne correction à elle-même. (P. 63)

Les personnages féminins ne sont pas en reste non plus : Catherine de Champagne possède beaucoup de charisme, sa fille Solenne de Troyes ne manque pas de caractère tandis que la maîtresse du Prince noir d’Angleterre, Gwenaëlle d’Anister et son épouse Georgine de Gloucester cachent bien leur jeu. Parmi les mercenaires du Bâtard de Kosigan, Dûn est une change-sang (elle peut revêtir n’importe quelle apparence) et tient un véritable rôle dans l’intrigue, sauvant les fesses de son patron plus d’une fois!

Pourvu, en tout cas, que ce ne soit pas une femme à qui j’ai promis le mariage, ce sont toujours les plus dangereuses. (P. 94)

Enfin, j’ai pu lire à de nombreuses reprises sur d’autres blogs que les lecteurs avaient moins apprécié les récits du descendant de chevalier, Kergaël de Kosigan. Pour ma part, j’ai adoré ces passages car ce personnage secondaire joue essentiellement deux rôles. D’un côté, il permet de marquer une pause avec l’intrigue principal renforçant ainsi le suspense (surtout dans les cinquante dernières pages). De l’autre, il permet au lecteur de se poser des questions sur l’Histoire et l’ajout des éléments de Fantasy. Au final, qu’est-ce qui rend un évènement vrai? Ce sont les différentes sources archéologique, épigraphique, littéraire, etc… qui l’attestent. Mais, Kergaël ne découvre-t’il pas les restes archéologiques d’un dragon dans ses fouilles? Ne tombe-t’il pas non plus sur une magnifique bibliothèque remplie de livres écrits par le peuple Elfe?

En conclusion, si ce n’est pas encore fait, lisez vraiment ce premier tome du Bâtard de Kosigan, l’une de mes découvertes de l’année 2018 et énorme coup de coeur! Son univers est d’une richesse incroyable, le style d’écriture est fluide et précis, l’intrigue est épique et bourrée de suspense, le personnage principal attachant et haut en couleur! Bref, vous l’aurez compris, je repartirai de la soirée de dédicace, samedi prochain avec un exemplaire du tome 2!

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14 commentaires

  1. Je suis contente de voir que tu as aimé 🙂 Les suivants sont excellents aussi mais j’ai toujours une petite préférence pour le premier tome (j’adore les tournois ^^)

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    • Ah oui, j’étais tellement sur un petit nuage quand j’ai terminé ce roman que j’ai voulu partager mon enthousiasme! Après, pour l’histoire, c’est mon interprétation mais à l’occasion de la dédicace, je lui poserai la question.

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  2. Je me doutais fortement que tu aimerais étant donné que tu aimes beaucoup l’histoire.
    J’adore l’idée de l’univers proposé dans ce cycle. Le personnage principal est excellent également. Tu verras la suite est passionnante également!

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