Mary Poppins de Pamela Lyndon Travers

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Quatrième de couverture : 

Jane and Michael didn’t like their old nanny, and they’re not sure they’re going to like Mary Poppins either. But they change their minds when they see Mary Poppins slide up the banisters and then unpack several very exciting things from an empty carpet-bag. Now they’re just worried that she will leave them. After all, she has only promised to stay until the wind changes…

Traduction maison : Jane et Michael n’aiment pas leur vieille nounou et ils ne sont pas certains d’aimer non plus Mary Poppins. Mais, ils changent d’avis quand ils voient Mary Poppins glisser sur la rampe à l’envers et déballer plusieurs choses intéressantes d’un sac vide. Maintenant, ils sont juste inquiets qu’elle s’en aille. Après tout, elle a seulement promis de rester jusqu’à ce que le vent change…

Editeur : Harper Collins

Nombre de pages : 176

Prix : 5£99

Date de publication : 1998

Mon Avis : 

L’idée de lire Mary Poppins en version originale vient de deux constats :
– A Cagliari, lors de mon séjour en Sardaigne, j’ai trouvé un livre pour enfants en kirigami intitulé Una passegiata con Mary Poppins (Une promenade avec Mary Poppins) que j’ai trouvé absolument magnifique. Mais, laissons cela de côté car il fera l’objet d’une prochaine chronique.
En revanche, je ne connaissais rien de ce classique pour enfants. Il ne me restait qu’un vague souvenir du film de Walt Disney, vu lorsque je devais avoir huit ou neuf ans. Je me remémorais une jeune femme joviale et habillée à la mode anglaise de la fin du XIXème siècle. Elle avait toujours avec elle un parapluie dont le manche était un canard bavard et qui lui permettait de s’élever dans les airs. Ah oui! Et j’oubliais surtout son sac dans lequel on pouvait trouver tout et n’importe quoi!
– la seconde, je dois améliorer mon anglais et je ne sais pas si vous vous rappelez mais lire d’autres romans en version originale (italien ou anglais) était l’un de mes objectifs de début d’année (Merci, Apophis).

Au 17 Allée des cerisiers, à Londres, la famille Banks doit au plus vite trouver une nouvelle nounou pour garder leurs quatre enfants : Jane et Michael ainsi que les jumeaux John et Barbara. C’est alors qu’une jeune femme un peu étrange arrive avec le vent d’est, Mary Poppins. Mrs Banks est de prime abord un peu surprise par les manières de cette nounou qui refuse de lui montrer ses recommandations. En revanche, les enfants sont plutôt curieux : qui est-elle donc cette femme revêche, arrogante et vaniteuse, capable de monter un escalier assise sur la rampe, de sortir toutes sortes d’objets de son sac vide ou de comprendre le langage des animaux?

Certainly she followed Mrs Banks upstairs, but not in the insual way. With her large bag in her hands she slid glacefully up the banisters, and arrived at the landing at the same time as Mrs Banks. Such a thing, Jane and Michael knew, had never been done before. Down, of course, for they had often done themselves. But up – never! They gazed curiously at the strange new visitor. (P. 14)

Bien entendu, elle suivit Madame Banks en haut mais d’une manière inhabituelle. Avec son grand sac dans les mains, elle glissa gracieusement en montant sur la rambarde et arriva sur le palier en même temps que Madame Banks. Une telle chose, Jane et Michael le savaient, n’était jamais arrivée avant. Glisser sur la rambarde en descendant, bien sûr, ils l’avaient fait souvent eux-mêmes. Mais, en montant – jamais! Ils contemplèrent curieusement l’étrange nouvelle visiteuse.

Lire dans une langue étrangère n’est pas évident pour plusieurs raisons : si le sens de certains mots m’échappait, je faisais comme Apophis me l’avait conseillé, je les sautais! De toutes manières, la plupart sont récurrents et il est simple de deviner leur sens, après. C’est drôle aussi mais il m’est arrivé de faire quelques contresens notamment dans le chapitre où les jumeaux conversaient avec un étourneau! Enfin, la version que j’avais, a été remaniée. En effet, j’avais lu sur Babélio que le chapitre Bad Tuesday sur la boussole, véhiculait des stéréotypes racistes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’au cours de ma lecture, ce n’étaient pas des personnages originaires d’Alaska, d’Afrique subsaharienne, de Chine ou d’Amérique du Nord que Mary Poppins, Jane et Michael ont rencontrés mais bien un ours blanc, un ara, un panda et un dauphin!

But Mary Poppins’ eyes were fixed upon him, and Michael suddenly discovered that you could not look at Mary Poppins and desobey her. There was something strange and extraordinary about her – something that was frightening and at the same time most exciting. (p. 17)

Mais les yeux de Mary Poppins étaient fixés sur lui, et Michael découvrit soudainement qu’il ne pouvait pas regarder Mary Poppins et lui désobéir. Il y avait quelque chose d’étrange et d’extraordinaire à propos d’elle – quelque chose qui était effrayant et en même temps excitant.

Pour en revenir au personnage de Mary Poppins, vous pouvez immédiatement oublier celui du film! Je comprends mieux maintenant pourquoi Pamela Lyndon Travers n’a pas du tout aimé l’adaptation cinématographique de Walt Disney! Les deux personnages n’ont rien en commun! Dans le roman, Mary Poppins est très ambivalente : d’un côté, elle ne rend aucun compte à ses employeurs, elle rabroue sèchement les enfants lorsque ceux-ci lui posent des questions, elle passe son temps à s’admirer ou à rajuster ses vêtements lorsqu’elle passe devant une vitrine d’un magasin ou envoye promener les commerçants ; et de l’autre, elle possède des dons étonnants comme défier les lois de l’apesanteur, converser avec les animaux, raconter de belles histoires aux enfants ou raccrocher des étoiles dans le ciel.

By this time the bag was open, and Jane and Michael were more than surprised to find it was completely empty.
– Why? said Jane. There’s nothing in it!
– What do you mean – nothing? demanded Mary Poppins, drawing herself up and looking as though she had been insulted. Nothing in it, did you say?
And with that she took out from the empty bag a starched white apron and tied it round her waist. (P. 16)

A ce moment-là, le sac était ouvert et Jane et Michael étaient surpris de le trouver complètement vide.
– Pourquoi? dit Jane. Il n’y a rien dedans!
– Qu’est-ce que tu veux dire par – rien? demanda Mary Poppins, se redressant et la regarda, comme si elle avait été insultée. Rien dedans, as-tu dit?
Et elle tira du sac vide un tablier blanc amidonné et le noua autour de sa taille.

Hormis le premier et le dernier, chaque chapitre de ce roman est indépendant. Ils peuvent donc faire chacun l’objet d’une courte histoire du soir. Les aventures sont caution à différentes interprétations. J’ai pu lire que Pamela Lyndon Travers d’origine australienne est venue en Angleterre lorsqu’elle avait une vingtaine d’années et qu’elle avait eu l’occasion de rencontrer des artistes adeptes de théosophie. Il y aurait ainsi plusieurs références dans le récit, notamment celles aux étoiles. Par exemple, il y aurait celle accrochée à la corne d’une vache rouge qui se met à danser ou celle que Mary Poppins accroche dans le ciel, etc… Pour ma part, je pense plutôt au contexte économique et historique dans lequel ce roman a été écrit. En effet, il est paru en 1934, soit cinq ans après le début de la Grande Dépression. L’auteure n’aurait-elle pas voulu insuffler un peu de fantaisie et de merveilleux dans un quotidien un peu morne et difficile?

En conclusion, la lecture de Mary Poppins a été un peu difficile en anglais mais elle m’a permis d’acquérir du nouveau vocabulaire. Si je ne m’attendais pas du tout au début du roman à cette Mary Poppins complètement différente de celle du film, il n’empêche que je me suis bien attachée à elle, à son indépendance et à ses dons un peu fantasques!

6 commentaires

  1. Je suis vraiment admiratif, parce que lire dans non pas une mais deux langues étrangères doit être quelque chose d’assez unique dans la blogosphère : bravo !

    Sinon, effectivement, tu as la bonne attitude : la pire erreur en lecture en anglais, surtout lorsqu’on débute, est d’essayer de tout comprendre à tout prix, ce qui génère du stress et du découragement lorsque ce n’est pas forcément le cas et surtout est très demandeur en terme de capacité de concentration. Si tu tombes sur un terme que tu ne comprends pas, mais que tu saisis le tableau d’ensemble, ce n’est pas forcément grave, personne ne regarde par-dessus ton épaule en s’apprêtant à noter ta traduction (ce que la lecture en anglais n’est PAS). Et effectivement, la plupart du temps, même un mot inconnu se déduit du contexte sans trop de souci.

    Par contre, si j’ai bien saisi, tu as lu ça en version physique, ce qui n’est pas l’idéal pour la lecture en anglais : sur liseuse, le dictionnaire intégré permet, d’un surlignage, d’accéder à un dictionnaire anglais, qui permet à son tour de déduire le sens du mot en français très facilement. La lecture en anglais en version papier est du coup plus exigeante.

    Enfin, chapeau, parce qu’il doit forcément y avoir des archaïsmes et un niveau de langage un peu plus soutenu que dans un roman SF / Fantasy du XXIe siècle, donc il n’était pas forcément évident de lire en anglais un livre de ce genre. Une fois encore, bravo !

    Tu as d’autres projets de lecture dans la langue de Shakespeare, je suppose ? Quelque chose en SFFF ?

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    • Un grand merci à toi pour tous ces encouragements! C’est un peu grâce à toi aussi!
      Oui, effectivement, la lecture de Mary Poppins n’a pas été facile à cause des tournures de phrases et du langage un peu vieilli. Pour mes prochaines lectures en anglais, aucune idée. Je pense retourner à la Bibliothèque Europole au rayon enfant et choisir un nouveau roman. Je ne sais pas encore lequel.
      Pour la liseuse, j’en ai bien une mais il s’agit de la toute première Kindle datant de 2011 et ne possédant pas le dictionnaire intégré.
      En ce qui concerne l’italien, je ne le parle que depuis un an et je ne l’apprends que lorsque je pars en Italie, dans ma belle-famille. Donc, j’ai un niveau plus faible que l’anglais. Mais, je lis aussi des livres pour enfants pour débute, le temps que j’acquiers un peu plus de vocabulaire.

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  2. J’aime énormément Mary Poppins de Disney, plus encore depuis que j’ai vu Dans l’ombre de Mary, qui explique un peu les négociations difficiles entre Disney & PL Travers. Je me suis dit que je devais donc le lire, et tu confirmes que je devrais… peut-être en anglais d’ailleurs 🙂

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