Liavek de Megan Lindholm [Robin Hobb] et Steven Brust + Concours

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Quatrième de couverture : 

Dans la majestueuse cité portuaire de Liavek, les habitants reçoivent une dose de « chance » chaque année, le jour de leur anniversaire. La plupart des gens ne peuvent utiliser ce pouvoir, seuls les sorciers ont appris à le manipuler, souvent à leur propre profit. Kaloo, une jeune orpheline, sent qu’elle pourrait apprivoiser et développer sa « chance », mais comment faire alors qu’elle ignore sa date de naissance ? Taraudée par cette question, elle consulte un mage pour tenter de lever le voile sur ses origines.
Commence pour elle une quête initiatique qui l’emmènera sur des sentiers dangereux. Certains mystères devraient rester dans l’ombre…

Editeur : ActuSF

Nombre de pages : 281

Prix : 19,90€

Date de publication : 3 Juillet 2020 pour la présente édition (20 Février 2014 pour la première).

Mon Avis :

De Megan Lindholm plus connue sous son pseudonyme Robin Hobb, je n’ai lu que Le dieu dans l’ombre et je ne me suis toujours pas attelée à lire sa saga plus connue (et devenue un classique aujourd’hui) de L’assassin royal (#tellementdechosesàlire). Aussi, quand les éditions ActuSF m’ont proposée Liavek (je remercie d’ailleurs Jérôme Vincent pour ce Service Presse), j’ai accepté car l’univers d’une ville portuaire inspirée de notre époque moderne m’a tout de suite attirée. Et bien, devinez quoi? J’ai bien fait car j’ai adoré ce fix up!

Dans la cité portuaire de Liavek, chaque individu reçoit le jour de son anniversaire un quota de chance. Chacun est libre ou non de l’utiliser : si certains ne souhaitent pas fricoter avec la magie, d’autres au contraire ne s’en privent pas. Ils choisissent alors un objet dans lequel ils concentrent leur chance pour pouvoir ensuite l’utiliser à souhait. Mais gare à celui qui perdrait son talisman car un autre pourrait s’en emparer et le malheureux se trouverait ainsi privé de chance.
Le comte Dashif est aussi compétent en magie qu’il est craint. Au service du Régent qui tient d’une main de fer la cité portuaire, il est envoyé en mission pour lutter contre la résurgence d’un mouvement religieux, celui du Clergé d’Or.
De l’autre côté de la ville, Kaloo a treize ans et a été recueillie toute bébé par un couple d’aubergistes. Dans quelques temps, elle ne devrait pas tarder à devenir une femme aux yeux de la cité. Elle souhaiterait alors utiliser sa chance mais comment faire lorsque l’on ne connaît pas sa date de naissance et pis, lorsque ses parents ne veulent même pas entendre parler de magie?

Liavek, un projet d’envergure à plusieurs mains

À l’origine, Liavek est un univers imaginé par deux auteurs américains de Fantasy, Emma Bull et Will Shetterly. Ils ont alors l’idée de demander à une vingtaine d’écrivains de participer à ce projet (dont Megan Lindhom, Nancy Kress ou Alan Moore pour les plus connus) : au total, plus d’une cinquantaine de nouvelles ont été écrites entre 1980 et 1985 et cinq anthologies ont été publiées.
L’édition d’ActuSF regroupe six nouvelles écrites par Steven Brust (Un acte de contritionUn acte de foi), Mégan Lindholm (Hasard de naissanceLa fortune du pot) et en collaboration entre les deux auteurs (Un acte de miséricorde), voire à plusieurs mains avec Grégory Frost pour la plus longue du recueil (Un acte d’amour). Ces six nouvelles forment un univers cohérent et logique dans lequel des personnages sont récurrents comme le comte Dashif ou la fille d’aubergistes, Kaloo. Il s’agit donc d’un fix up.

Un univers certes classique…

Liavek est inspirée de notre culture occidentale :
– elle pourrait tout à fait être un port méridional comme le seraient Syracuse ou Palerme en Sicile. En effet, un climat chaud règne dans la cité portuaire, il s’agit également d’un lieu de brassage culturel important dû au commerce et les particularités physiques dominantes de ses habitants semblent se rapprocher du type méditerranéen (Le comte Dashif possède la peau mate et des chevaux bouclés noirs).
– la société décrite correspond également aux us et coutumes du début de notre époque moderne (XVIème-XVIIème siècles) comme en témoignent la présence d’armes caractéristiques de cette période (tromblon, pistolet à rouet ou à mèche, etc…) ou de moyens de transport (chaise à porteurs).
Enfin, l’élément qui inscrit la cité de Liavek dans le genre de la Fantasy est la présence de la magie. L’argent, la possession de biens matériels ou l’appartenance à des familles anciennes ou non ne sont pas les seuls critères d’appartenance aux différentes classes sociales : la pratique (et la maîtrise!) de la magie rentre également en ligne de compte. Ainsi, les parents adoptifs de Kaloo ne l’utilisent pas et appartiennent aux classes modestes tout comme le sorcier L’Ferrti qui s’est fait voler son objet fétiche. En revanche, même si le comte Dashif a perdu ses pouvoirs, il en avait suffisamment en réserve pour pouvoir continuer à utiliser sa chance.

mais non dénué d’intérêt. 

Si au début de ma lecture, j’ai eu un peu de mal avec le style d’écriture de Steven Brust (l’intrigue d’Un acte de contrition était un peu alambiquée et le personnage du comte Dashif n’était pas très attachant), en revanche, j’ai beaucoup apprécié celui de Megan Lindholm (l’écriture était plus fluide, l’intrigue avait plus d’intérêt et le personnage de Kaloo plus intéressant). De plus, l’apport de l’autrice dans les deux dernières nouvelles écrites à plusieurs mains (Un acte de miséricorde et Un acte d’amour) se fait vraiment ressentir notamment par le fait que les personnages évoluent énormément (le comte Dashif devient beaucoup plus attachant, Kaloo est déterminée et l’intrigue possède son lot de rebondissements et de révélations).
Enfin, comme il est noté dans la préface de la présente édition, les femmes sont à égalité avec les hommes et possèdent un caractère fort et indépendant : Daril, la mère adoptive de Kaloo, possède sa propre auberge ; Kaloo est ambitieuse et veut maîtriser sa chance ; Brajii est un assassin professionnel qui sait se battre ; quant à Erina, elle a fait disparaître les pouvoirs du comte Dashif par esprit de vengeance.

En conclusion, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire le fix up Liavek : si les textes et le style d’écriture sont différents d’un auteur à l’autre, il n’en reste pas moins que l’univers reste cohérent et les personnages qui évoluent fortement au cours des six nouvelles, sont attachants. Certes, l’univers inspiré de notre culture et histoire occidentale est classique (en même temps, les nouvelles ont été écrites dans les années 80!) mais, il est plaisant de voir que les personnages féminins ne sont pas cantonné à des rôles de faire-valoir des hommes ou à de simples spectatrices. Coïncidence de mon calendrier littéraire, il se trouve que j’ai lu récemment le roman graphique d’Alan Moore, L’hypothèse du lézard dans le même univers Liavek. Bien que les dessins de Cindy Canévet aient été réussis, je n’ai pas du tout accroché au style d’écriture de l’auteur.

Autres avis : 

Célindanae

Le Bibliocosme (Boudicca)

Les notes d’Anouchka

Concours

Il se trouve que j’ai reçu par erreur deux exemplaires de Liavek de la part des éditions ActuSF. Avec leur accord, je vous en propose donc d’en gagner un. Vous avez du 15 au 25 Août 2020 pour participer. Les éditions (et les couvertures!) sont différentes, aussi je laisserai le soin au gagnant(e) de me dire laquelle il préfère. Juste pour information, j’ai lu l’édition la plus récente avec le tissu en jacquard rouge, ce livre ne sera donc pas « neuf ».

La Gagnante est Claire P. ! Félicitations à toi! Je viens de t’envoyer un e-mail t’annonçant la bonne nouvelle!

Participe au S4F3

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13 commentaires

  1. J’ai craqué pour l’édition collector de Liavek durant la campagne Ulule et je ne le regrette pas : j’ai aussi pris beaucoup de plaisir à lire ce recueil et y ai retrouvé ce que j’aime chez Robin Hobb. Pour ma part, je n’avais pas des masses accroché au Dieu dans l’ombre, donc c’était une petite crainte avant de me lancer, mais il y avait ce que j’adore dans L’Assassin royal, à savoir des personnages attachants et des rebondissements incidemment tissés par les personnages eux-mêmes (notamment). Je ne connaissais pas forcément les autres auteurs, mais j’ai appris à les découvrir, on sent en effet les différentes pattes d’une nouvelle à l’autre, et ça me donne pas mal envie de voir ce qu’ils ont écrit par ailleurs^^
    J’ignorais que L’Hypothèse du lézard se déroulait aussi en Liavek. J’avais beaucoup hésité à le prendre pendant la campagne, ça me rend curieuse mais ton avis mitigé me refroidit un peu ! Il faudrait peut-être que je lise quelques extraits, pour voir si le style me perturbe aussi ou non ^^

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