Contes hybrides de Lionel Davoust

Quatrième de couverture : 

J’ai passé en revue chaque hypothèse vraisemblable au moins deux ou trois fois. Je suis certain de ce que j’ai vu, mais je ne sais pas quel sens y accorder. Dans ma jeunesse, quand j’ai commencé à lire, dans ce flou bienheureux où se mélange la construction du monde de l’enfant et son acceptation primaire de toutes les histoires, je croyais sincèrement aux créatures fantastiques, aux enchantements.
Adolescent, je n’avais évidemment rien rencontré de tel, mais je me suis mis à penser que j’étais un des rares à croire encore et que l’absence de preuves n’invalidait pas la magie.

Editeur : Editions 1115

Nombre de pages : 144

Prix : 7,00€

Date : 18 Septembre 2019

Mon Avis : 

Le recueil de nouvelles, Les contes hybrides de Lionel Davoust, m’avait été à l’époque de sa sortie chaudement recommandée par mon libraire Mathieu. Mais, ce n’est seulement qu’à partir du confinement que j’ai commencé à m’intéresser aux éditions 1115. Étant donné que j’avais apprécié deux autres romans de l’auteur, notamment Port d’âmes et Les questions dangereuses, c’est donc naturellement vers Les contes hybrides que je me suis tournée en premier pour continuer ma découverte des publications de la maison d’édition.

Le sang du large

Résumé : Paul Whittemore est un écrivain seulement âgé d’une quarantaine d’années mais sa carrière littéraire est déjà derrière lui. Si ses succès passés en librairie lui ont permis de s’acheter une île isolée au Canada et de pouvoir vivre de sa plume, l’inspiration l’a bel et bien quitté et il procrastine pour ne pas se retrouver seul devant sa page blanche. Il peine à redonner un second souffle à sa carrière malgré les attentes de son public et de son éditeur. Alors qu’un jour, il est au bout du gouffre, il décide de se promener sur son île et arrive au littoral. Là, il fait une rencontre impromptue qui va changer son existence…

Le sang du large est une nouvelle de cinquante pages qui appartient au registre du fantastique. Lionel Davoust reprend le personnage classique de la sirène tel qu’il a été popularisé par le conte d’Hans Christian Andersen : une belle jeune fille à queue de poisson tombe amoureuse d’un mortel. Le style est très poétique et je pense que l’auteur a dû insuffler quelques éléments autobiographiques dans son personnage de l’écrivain notamment en ce qui concerne la procrastination ou le syndrome de la page blanche.

Point de sauvegarde

Résumé : dans un futur proche, trois soldats dotés d’une technologie dernier cri sont parachutés dans une zone de conflit. Leur mission : reprendre le site de Narcisa Martillo aux mains des rebelles et désactiver leur brouilleur de transmission. Rivera, Martinez et notre narrateur sont d’anciens condamnés qui ont préféré cette vie de soldat à la mort et au néant. Ils n’ont donc rien à perdre. Mais, une fois arrivés sur place, les choses ne se passent pas exactement comme prévues…

Point de sauvegarde est une nouvelle de cinquante pages qui appartient au registre de la Science Fiction militaire. Si j’ai eu un peu de mal au début à rentrer dedans en raison du vocabulaire évoquant les nouvelles technologies IA, je me suis ensuite bien familiarisée avec l’intrigue et les personnages. La force de cette nouvelle tient à deux choses : l’ambiance particulièrement oppressante car les soldats évoluent dans un milieu hostile et la chute inattendue qui en surprendra plus d’un. Bref, une vraie réussite.

Bienvenue à Magicland

Résumé : Garam a dû entamer une thérapie car il ne se sentait plus en phase avec le reste de sa communauté troll. Au contraire, des bouffées de violence lui viennent subitement et il a peur un jour de déraper. Il travaille dans un zoo mais pas n’importe lequel, celui-ci ne contient que des créatures magiques dont les licornes auxquelles Garam voue une passion. Il rêve un jour de devenir soigneur et de les étudier. Oui, mais voilà Garam est frustré. Frustré car il passe son temps à nettoyer les enclos et répondre aux questions stupides des visiteurs…

J’avais déjà lu un récit humoristique de Lionel Davoust, Les questions dangereuses, et j’avais bien accroché à son humour absurde et parodique. Là encore, le style fait mouche dans cette nouvelle de Fantasy humoristique. L’auteur en profite d’ailleurs pour inverser les codes pour notre plus grand plaisir : les trolls sont réputés pour être des créatures stupides mais tous comme Garam ne le sont pas tandis que les graciles licornes à la pureté virginale sont en fait de voraces carnivores! Un récit très drôle que j’ai beaucoup apprécié!

En conclusion, les éditions 1115 ont mis à l’honneur trois textes de Lionel Davoust très différents les uns des autres puisqu’ils appartiennent chacun à un registre majeur de la SFFF (Fantastique, Science Fiction et Fantasy). L’auteur n’hésite pas à reprendre les codes classiques de ces genres et à les détourner soit dans un but poétique, épique ou humoristique. Si j’ai moins aimé la première nouvelle par rapport aux deux autres, il n’empêche que les chutes sont toujours très bien trouvées et surprennent le lecteur. Je pense donc poursuivre ma découverte de cette maison d’édition en lisant La machine différente de Jean-Laurent Del Socorro.

Autres avis : 

Célindanae

FeydRautha

Ombrebones

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