Waringham, La roue de la fortune, T.1 de Rebecca Gablé

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Quatrième de couverture : 

1360. Robert de Waringham n’a que douze ans lorsqu’il apprend que son père est mort en France, accusé de traîtrise envers la couronne d’Angleterre. La guerre – qui durera cent ans – ne fait que commencer et celui que l’on surnomme Robin se retrouve sans famille, sans aucune ressource et avec l’honneur de son nom à laver. Il décide pourtant de retourner sur ses terres et de se faire engager comme garçon d’écurie, sous le joug du nouveau comte et de son fils.
Robin grandit et suit sa voie qui le ramène vite dans le monde de la Cour, de la noblesse et de la chevalerie. Aux côtés du charismatique duc de Lancastre, il vit des campagnes militaires, des révoltes et des triomphes politiques. Il rencontre aussi des femmes aussi dangereuses qu’elles sont belles. Mais la roue de la fortune ne s’arrête pas de tourner et tandis qu’un jeune roi incapable menace de faire sombrer l’Angleterre, Robin se bat pour rester fidèle à ses valeurs et à son nom.

Editeur : HC Editions

Nombre de pages : 463

Prix : 22,00€

Mon Avis : 

J’ai reçu ce roman en Service Presse et je remercie HC Editions pour me l’avoir envoyé.  J’avais grand hâte de le lire pour deux raisons : la première, une partie de l’intrigue se déroule sous le règle de Richard II, Roi d’Angleterre de 1377 à 1399 et également protagoniste principal de la fameuse pièce de Shakespeare (chroniquée Ici). Et la seconde, un bandeau présent sur la couverture annonçait que si le lecteur avait apprécié Les rois maudits de Maurice Druon et Les piliers de la Terre de Ken Follett (je le rappelle l’un de mes romans historiques préférés), il aimerait également Waringham. Pour ma part, j’ai toujours un peu tendance à me méfier de ce genre d’effet d’annonce et pourtant, cela m’a irrémédiablement attirée. Malheureusement, le roman n’aura pas été à la hauteur de mes espérances…

En 1360, Robert de Waringham que l’on surnomme Robin n’a que douze ans lorsqu’il apprend la mort de son père. Ce dernier accusé de haute trahison, en France, s’est suicidé et dès lors a condamné ses enfants à l’indigence. En effet, tous ses biens ont été confisqués par le Roi Édouard III et le Comté de Waringham revient à Geoffrey Dermond, un des ses proches.  Robin décide de quitter le monastère dans lequel il vivait jusqu’à présent et retourne sur ses terres ancestrales afin d’y devenir palefrenier. Il fait alors la connaissance du nouveau comte de Waringham qui le prend sous son aile. Mais, son propre fils Mortimer ne l’entend pas de cette oreille et ne tarde pas à éprouver une haine féroce à l’encontre de l’orphelin…

Comme je vous l’annonçais en introduction, ma lecture a été un peu laborieuse car le roman est émaillé de nombreux défauts pour moi.
En effet, l’une des raisons principales tient à un style d’écriture lapidaire. Si certains pourraient le trouver sémillant et allant à l’essentiel, pour ma part, il s’est avéré trop minimaliste pour que je puisse rentrer immédiatement dans le roman. Cela est surtout vrai pour la première moitié dans laquelle le contexte historique est peu explicité (cela ne sera pas le cas dans la seconde partie du roman, au fur et à mesure que le personnage principal s’approche de la sphère du pouvoir royal). L’action est également très laconique : une scène de bataille dure à peine une ou deux pages et un laps de temps de plusieurs semaines ou mois peut tenir en une seule phrase. Certes, l’auteure devait aller vite pour traiter quarante ans en quatre cent soixante pages. Mais, cela m’a donné le sentiment d’une histoire succincte et superficielle.  Enfin, la prédominance des dialogues sur des pages entières a renforcé cette impression.

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De plus, en ce qui concerne les personnages, j’ai trouvé qu’ils manquaient d’épaisseur. Ils sont très manichéens pour la plupart, surtout les deux protagonistes principaux : Robin et Mortimer. L’un est le parfait opposé de l’autre sans aucune nuance. Robin est le blanc chevalier par excellence qui va faire le bien autour de lui : généreux, bienveillant, courageux tandis que son ennemi Mortimer, le chevalier noir, sera fourbe, lâche, ambitieux et revanchard. Par cette dichotomie, Rebecca Gablé a peut-être voulu explicitement illustrer sa Roue de la Fortune qui donne son titre au roman. En effet, dans ce concept médiéval, la déesse Fortuna aveugle tient les rênes de cette fameuse roue : pendant que l’un s’élève, cela entraîne obligatoirement la chute du second. Et malheureusement, plus l’on s’approche des sphères du pouvoir, plus le risque de la chute est grand selon si l’on perd ou gagne la faveur du souverain.

Si très clairement, le roman Waringham n’a pas l’exhaustivité de la société médiévale décrite par Ken Follett dans ses Piliers de la Terre, ni ses personnages hauts en couleur, ni encore même son intrigue alambiquée, je dois bien lui reconnaître aussi certaines qualités. En effet, la seconde partie est pour moi bien meilleure que la première : on sent que l’auteure s’est documentée pour retranscrire dans son roman les luttes de pouvoir compliquées entre les deux familles Plantagenet et Lancastre, notamment sous le règne de Richard II. Ce n’est pas une période facile à aborder tant les personnages et les évènements se multiplient. Heureusement, un arbre généalogique ainsi qu’un dramatis personae sont présents au début du roman pour aider le lecteur à s’y retrouver.
De plus, si le style d’écriture est lapidaire, l’intrigue, en revanche, se révèle être assez efficace voire addictive. Les retournements de situation (au même titre que la Roue de la fortune!) sont assez nombreux pour tenir le lecteur en haleine.

En conclusion, je ne poursuivrai pas avec les quatre autres tomes (à paraître) de Waringham. J’ignore si je suis trop exigeante mais les défauts du roman (style d’écriture trop concis, personnages manquant de relief) m’en empêchent. En revanche, un lecteur moins pointilleux que moi pourra largement trouver son compte grâce à une intrigue efficace et à une description bien explicitée des rivalités entre les Plantagenets et les Lancastre, dans le contexte de la Guerre de Cent ans.

16 commentaires

  1. J’adore l’équilibre de ta critique. C’est difficile à faire quand on a un avis assez mitigé. J’ai une chronique à rédiger un peu dans la même veine, mais c’est surtout que le registre n’est pas pour moi…

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  2. Une lecture qui s’avérait pleine de promesses. Je me réjouissais déjà de le découvrir à la lecture de tes premières phrases. Il trouvera sans doute son public.
    J’ai fini les piliers de la terre et compte poursuivre avec la colonne de feu… 😉

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