#PLIB2020 : Chevauche-Brumes (Tome 1) de Thibaud Latil-Nicolas

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Quatrième de couverture : 

Au nord du Bleu—Royaume, la frontière est marquée par une brume noire et impénétrable, haute comme une montagne. De mémoire d’homme, il en a toujours été ainsi. Mais depuis quelques lunes, le brouillard semble se déchirer. Tandis que ce voile enfle et reflue tel un ressac malsain, de violents éclairs strient ses flancs dans dé gigantesques spasmes. La nuée enfante alors des créatures immondes qui ravagent les campagnes et menacent d’engloutir le royaume tout entier.
La neuvième compagnie des légions du roy, une troupe de lansquenets aguerris au caractère bien trempé, aspire à un repos bien mérité après une campagne éprouvante. Pourtant, dernier recours d’un pouvoir aux abois, ordre lui est donné de s’opposer à ce fléau. Epaulée par des cavalières émérites et un mystérieux – mage chargé d’étudier le phénomène, la troupe s’enfonce dans les terres du nord, vers cette étrange bruisse revenue à la vie.
Tous, de l’intendant au commandant, pressentent qu’ils se mettent en route pour leur dernier périple.Tous savent que du résultat de leurs actions dépendra le destin du royaume. Entre courage et résignation, camaraderie et terreur, ces femmes et ces hommes abandonnés par le sort, devront consentir à bien des sacrifices face à la terrible menace. En seront-ils capables ? Les légendes naissent du sang versé, de la cendre et de la boue.

Editeur : Mnémos

Nombre de pages : 317

Prix : 19,00€

Date de publication : 21 Février 2019

#ISBN9782354087098

Mon Avis : 

Des avis dithyrambiques dans la blogosphère ajoutés à une couverture magnifique signée Qistina Khalidah, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour que je réponde à l’appel de Chevauche-brumes de Thibaud Latil-Nicolas. Malheureusement, bien que la lecture de ce tome d’introduction n’ait pas été désagréable, j’en ressors tout de même avec quelques réserves.

Alors que la Neuvième compagnie des légions du Roy vient à peine de remplir avec succès sa campagne militaire en Libunce, au nord du Bleu-Royaume, une autre mission les attend. En effet, son commandant par suppléance Saléon n’a pas le temps de laisser reposer ses hommes que déjà ils doivent tous repartir pour Crevet. Là, un dangereux nuage de brume empli de créatures terrifiantes sévit et menace le Royaume tout entier. Saléon qui n’est pas de noble ascendance voit dans cette nouvelle mission un moyen de se faire investir officiellement commandant de la Neuvième compagnie et voir ainsi son mérite et ses compétences reconnus. Mais malheureusement, les choses ne vont pas se dérouler exactement comme prévues…

Un style d’écriture immersif…

Sans conteste, le plus gros point fort de ce roman est la plume imagée et riche de Thibaud Latil-Nicolas. Si l’emploi d’un vocabulaire spécifique et propre à l’univers développé par l’auteur peut rebuter certains lecteurs, pour ma part, c’est une chose à laquelle j’adhère complètement. Il n’y a rien de tel pour me faire plonger complètement dans l’ambiance d’un roman! Et étant passionnée d’Histoire, j’ai beaucoup apprécié retrouver un vocabulaire propre à trois époques historiques :
L’Histoire romaine avec la présence de « légat », « légion », « compagnie auxiliaire », le fait que les armées soient numérotées comme la « neuvième Compagnie » ou la présence d’une Haute Assemblée de nobles qui m’a fait penser au Sénat romain.
L’Histoire médiévale quant à elle est plutôt présente dans l’architecture et certaines descriptions de bâtiments font directement référence au style gothique (présence d’une cathédrale ou à Antinéa, d’éléments architecturaux décoratifs comme le vitrail, la rosace ou le triforium).
La Renaissance est quant à elle représentée par les armes (Merci Apophis!) comme « haquebute » ou « pertuisane » mais aussi par les costumes comme les « manches à crevée ». La couverture semble aussi reprendre l’idée que les vêtements et accessoires des personnages semblent être d’inspiration du XVIème siècle.

… qui met en scène une multitude de personnages…

Je dois dire que je suis plutôt contente que l’auteur ait intégré à la fin de son roman, un dramatis personae. En effet, il y a tant de personnages dans le roman que j’ai dû y recourir à de nombreuses reprises. Toutefois, certains sont plus reconnaissables que d’autres grâce à un trait de leur personnalité qui les rend attachants. J’ai également remarqué que souvent les personnages vont par paire :
– Saléon est le premier personnage qui intervient dans l’intrigue : très compétent, il souhaite obtenir la reconnaissance de sa hiérarchie en tant que commandant officiel de la Neuvième compagnie et ce, malgré sa basse ascendance sociale. Varago, Maître des auxiliaires, est son second et son plus fidèle soutien.
– Esquiche-Poussière est l’intendant de la Neuvième : débrouillard mais voleur patenté et radin, il s’attire régulièrement les foudres de ses collègues, notamment ceux de Tirelire, en charge de la trésorerie.

Quant aux personnages féminins, j’avoue avoir été un peu déçue par leur traitement. Il est vrai que toutes apparaissent fortes et indépendantes dans le roman à l’image de la mage Isore qui défend la ville de Crevet grâce à sa magie ou la cohorte des Amazones aux qualités guerrières indéniables. Toutefois, elles ne sont reconnues et respectées par leurs homologues masculins uniquement parce qu’elles arborent des comportements et valeurs virils… J’ai trouvé cela plutôt dommage car j’aurais préféré que leur traitement soit un peu plus nuancé.

…mais finalement le roman reste très classique.

Si Chevauche-brumes possède une écriture de qualité et des personnages reconnaissables et attachants, en revanche, j’ai été davantage déçue par son manque d’originalité :
– Ce n’est pas de chance pour l’auteur mais malheureusement, j’ai lu d’autres romans cette année qui mettaient aussi en scène une brume habitée par des créatures terrifiantes à l’instar de Terre de brume de Cindy Van Wilder ou de La forêt des araignées tristes de Colin Heine. La brume dans ces deux romans était une allégorie de la pollution de notre monde actuel et avait pour vocation de dénoncer nos problèmes environnementaux. Dans le roman de Thibaud Latil-Nicolas, il en est tout autre mais je ne vous en dévoilerai pas davantage afin de ne pas vous gâcher une partie de l’intrigue. Sachez juste que j’ai été moyennement convaincue par les explications de l’origine de cette brume.
– Enfin, il semblerait que l’auteur se soit largement inspiré de d’autres auteurs connus. Bleu-Royaume et la toponymie de ses villes m’a fait penser au Vieux-Royaume de Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, les soldats de la Neuvième compagnie à la Compagnie noire de Glen Cook ou à La première Loi de Joe Abercrombie et le danger venant du Nord  au Trône de fer de GRR Martin.

En conclusion, il est vrai que Chevauche-brumes possède quelques défauts comme ses inspirations trop marquées d’auteurs existants, son manque d’originalité (la présence d’une brume très souvent utilisée en SFFF ou d’éléments classiques de la Fantasy comme les mages) et un traitement peu nuancé des personnages féminins. Toutefois, la plume riche de l’auteur et la gouaille des personnages masculins sont les principaux atouts de ce premier roman. Si je ne qualifierai pas ce dernier de « pépite de l’imaginaire », en revanche, je resterai attentive aux prochaines parutions de l’auteur qui travaille apparemment sur une suite.

Autres avis : 

Apophis

Boudicca

Celindanae

Les chroniques du Chroniqueur

L’ours inculte

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Ce roman participe au Challenge #S4F3s5

17 commentaires

  1. J’ai l’impression que depuis la chronique d’Apo, les avis restent positifs mais sont plus nuancés haha ! Mais au moins, ton avis et celui de notre ami tout puissant auront le mérite de ne pas me faire tout un monde avant de lire ce livre dont les éloges pleuvaient aussi surement que la pluie tombe en Belgique. Belle critique encore !

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    • Pour ma part, je n’ai pas détesté mais c’est vrai que j’en attendais peut-être beaucoup après les avis dithyrambiques. Du coup, j’ai été un peu déçue. Rien de catastrophique non plus, je suis tout de même assez curieuse de découvrir la suite.

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