#PLIB2020 : Le serment de l’orage, T.1 de Gabriel Katz

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Quatrième de couverture : 

Morgien et Cynon, deux jeunes chevaliers, la tête pleine de rêves de gloire et de hauts faits, n’ont qu’une hâte : prouver leur valeur. Ils n’hésitent pas un instant lorsque le seigneur Edwin de Gore leur propose d’entrer à son service dans les Hautes Terres. Des landes arides et occupées par une bande armée. Sans hommes ni moyens, les deux chevaliers devront faire face à l’adversité avec bravoure et honneur.
Mais il plane en ces lieux une atmosphère sombre et malsaine. Alors que la demeure seigneuriale devient le théâtre de morts inexpliquées, une forteresse macabre apparaît à la faveur de la nuit. Les phénomènes inquiétants se multiplient, et bientôt, nul doute qu’une malédiction est à l’oeuvre. Le Diable approche, et avec lui, la fin du royaume.

Editeur : Bragelonne

Nombre de pages : 379

Prix : 16,90€

Date de publication : 10 Avril 2019

#ISBN9782362315794

Mon Avis : 

Depuis mon coup de coeur de la trilogie du Puits des mémoires, Gabriel Katz reste l’un des mes auteurs français préférés et c’est toujours un plaisir d’aller le voir en salon littéraire (il est d’ailleurs l’un des auteurs que j’ai le plus rencontré et je ne manque pas à chaque fois de lui demander un nouveau dessin de ma fée aux jambes poilues!). Du coup, c’est en me rendant cette année aux Imaginales que j’ai su qu’il sortait un tout nouveau roman. Or, cette fois, ce n’est pas chez Scrinéo que ce premier tome d’une nouvelle trilogie paraît mais chez Bragelonne, dans la collection Young Adult, Big Bang. Il est vrai que je me dirige rarement vers ce genre littéraire mais évidemment, je fais une exception pour Gabriel Katz!

Morgien et Cynon sont deux jeunes chevaliers ambitieux mais pauvres. Et lorsqu’ils s’inscrivent au Tirocinum, le tournoi des chevaliers débutants de Creed, en Anglia, ils ne doutent pas une seule seconde de leur compétence. Malheureusement, leur rêve de gloire et leur assurance s’arrêtent là où commence leur inexpérience et c’est un échec cuisant qui les attend au bout des épreuves. Cela ne semble pourtant pas embarrasser le nobliau Edwin de Gore qui leur propose de les recruter et de les emmener jusqu’à son fief, Hollow Grave. Mais ces terres pauvres se trouvent sur un territoire inhospitalier au Nord d’Anglia et à la frontières des Hautes Terres. Et lorsqu’ils arrivent sur place, ils sont loin d’imaginer le travail colossal qui les attend : combattre des brigands, remettre en état le domaine seigneurial et faire face aux superstitions selon lesquelles le Diable lui-même occuperait Hollow Grave…

Un petit air de déjà-vu

Gabriel Katz change de décor : il n’inscrit pas ce premier tome dans l’univers du Puits des Mémoires mais opte pour un univers plus classique et aux tonalités médiévales. Je pense que ce choix est délibéré. En effet, ce roman s’adresse en priorité à un public jeune et/ou inexpérimenté en Littérature de l’Imaginaire et dans son inconscient, son lecteur peut associer la Fantasy à la période médiévale, notamment après avoir vu Game of Thrones, par exemple.

Gabriel Katz s’inspire donc de deux périodes connues :
– Le Haut Moyen Age des V-VIème siècle lorsque l’Angleterre (Anglia dans le roman) est victime des incursions des Irlandais (les Eiriniens – Gabriel Katz fait référence à l’Eire qui est aussi le nom de l’Irlande) et a pour capitale, Londinium devenu Londres aujourd’hui (Loendinium dans le roman). La récente conversion de la société au Christianisme semble aller également dans ce sens.
– Le Moyen Age Central des X-XIIIème siècle pour certains évènements (comme la présence des Croisades ou de l’Inquisition) ou pour les us et coutumes (la présence d’une société féodale, de l’amour courtois, des tournois, de l’héraldique, de l’obédience du Seigneur sur son fief et ses paysans etc…).

Quelques petits défauts

Ce premier opus du Serment de l’orage est un tome d’introduction. Il prend son temps pour poser l’univers, présenter les personnages et disséminer dans le récit quelques éléments mystérieux qui vont attiser la curiosité du lecteur pour la suite. Oui, mais voilà, pendant les deux premiers tiers du roman, il ne se passe pas grand chose : l’intrigue est plutôt linéaire et certains schémas narratifs semblent ne mener  nulle part (mais peut-être, est-ce fait exprès! Cela, on le découvrira dans les tomes suivants).

Les personnages m’ont parue très manichéens et j’aurais préféré qu’ils soient un peu plus nuancés :
– d’un côté, on a les « gentils » comme les deux jeunes chevaliers Morgien et Cynon qui défendent la veuve et l’orphelin, le nobliau Edwin de Gore honnête et probe ou Marie la Dame de compagnie fidèle et courageuse.
– de l’autre, on les « méchants » très violents avec le « Roi » des Brigands qui pille et gère mal Hollow Grave, le chevalier Carol de Moorhead qui veut tuer un paysan pour avoir de l’eau de vie, le vil et lâche Alistair ou le baron O’Dunlin d’une cruauté sans nom.

Enfin, je suis restée un peu sur ma faim par le fait que j’aurais voulu en savoir un petit peu plus sur la signification du titre Le serment de l’orage et la couverture si joliment exécutée par Didier Graffet (dont j’avais adoré le travail dans son artbook Effluvium). On sait seulement que le « serment de l’orage » fait référence au prologue, mais on ne connaît pas les tenants et aboutissants de cette scène. Quant aux six blasons qui ornent la couverture, on se doute que ce sont ceux des cavaliers venus récupérer l’épée noire vers la fin mais mystère! Bref, il faudra attendre patiemment les autres tomes!

Un style « Katz » toujours aussi percutant

Le détail des défauts énumérés précédemment pourrait faire croire que je n’ai pas du tout accroché à ce premier tome YA? Et bien en fait pas du tout! C’est vrai que je n’ai pas eu la petite étincelle qui m’avait tant fait frémir lors de ma lecture de la trilogie du Puits des mémoires mais Le serment de l’orage se lit bien. Il possède un style d’écriture efficace et fluide, donnant au lecteur l’envie de tourner les pages et de poursuivre après les cliffhangers qui closent les chapitres.

Gabriel Katz se distingue aussi par son humour très présent dans ses romans. Et cette fois, c’est Cynon qui prend le rôle du troublion de service. Je l’ai trouvé plutôt réussi : sa franchise met bien souvent son compagnon d’arme Morgien dans l’embarras et ses origines paysannes font de lui un être bourru mais très attachant.

Quant aux personnages féminins, j’ai été agréablement surprise. En effet, dans les autres romans de l’auteur, les femmes sont peu nombreuses et souvent sont les faire-valoir de leurs homologues masculins. Je citerais par exemple Kaelyn dans la Maîtresse de guerre qui est une guerrière accomplie mais dépendant affectivement de son ancien maître d’armes. Pendant les deux tiers du Serment de l’orage, j’ai bien cru que Gabriel Katz allait faire de Marie et d’Ann de Gore des personnages insignifiants! Mais, c’est bien mal le connaître! Bref, je ne vous en dis pas plus pour garder l’effet de surprise!

En conclusion, ce premier tome d’introduction du Serment de l’orage s’inscrit dans un contexte médiéval classique. Si les personnages sont manichéens et que le récit possède aussi quelques longueurs, le style fluide et percutant de Gabriel Katz donne toutefois beaucoup d’intérêt à cette lecture. De plus, il sème suffisamment d’éléments mystérieux pour donner au lecteur l’envie de continuer avec les tomes suivants. Pour ma part, je répondrai présente!

Autres avis : 

Célindanaé

L’ours inculte

Phooka

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Dessin de Gabriel Katz exécuté lors des Imaginales 2019. La fée aux jambes poilues et à cheval sur son aspirateur.

4 commentaires

    • Avec plaisir! Oui moi aussi surtout au niveau des personnages féminins qui étaient un gros point noir tout au long du roman et là surprise! Je ne sais pas non plus quand est prévue la suite mais j’espère dans pas très longtemps non plus car Scrinéo nous faisait vraiment attendre.

      J’aime

  1. Je suis un peu partagée pour celui-ci, du coup je vais plutôt attendre d’avoir fini sa trilogie du Puits des mémoires (il me reste le dernier tome ^^). Pour une fois je vais donc être raisonnable et attendre la sortie en poche 😉

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